mardi 7 septembre 2010

Les ONG dénoncent la qualité des sacs plastiques "biodégradables"



Les ONG dénoncent la qualité des sacs plastiques "biodégradables"

GabonMatin – 07.09.2010
Joseph Mayombo
Dans une lettre adressée au Président de la République, l’ONG H2O salue la mesure présidentielle interdisant l’importation des sacs plastiques au Gabon. Seulement, selon le responsable de cette association, Henri Michel Auguste, "la solution envisagée par la Direction Générale de L’Environnement est une véritable aberration écologique." Explication.
Pour H2O, si l’arrêté 1489/MECIT/CAB du 16 juin 2010 qui a résulté de cette décision  du Chef de l’Etat a été bien accueilli, ce n’est pas le cas  pour les mesures annoncées le 9 juillet par le Ministère en charge de l’Environnement. En effet, selon l’ONG de protection de l’environnement, ces mesures "non seulement méconnaissent les expertises scientifiques, mais, si elles devaient à être appliquées, iraient totalement à l’encontre des objectifs fixés" par le numéro un gabonais.
Travaillant depuis belle lurette sur ce sujet, H2O a mené des études de terrain sur la commune de la ville de Port-Gentil en 2007 et sur celle de Minvoul en 2008, non sans préconiser des "solutions fiables." L’association, par la voix de son président, rejette deux types de sacs plastiques.
Il s’agit des sacs ou sachets plastiques conventionnels, issus de l’industrie pétrochimique, à base de polyéthylène ou polyuréthane, dont le temps de dégradabilité et de pollution peut aller de 100 à plus de 400 ans. Selon lui, le recyclage de ces sacs est très marginal, voir anecdotique, surtout en terme d’écobilan.
Il y a aussi les sacs ou sachets plastiques "oxodégradables" ou "oxobiodégradables". Ce sont des sacs similaires auquel on ajoute un additif qui accélère la fragmentation, mais ne sont évidemment pas biodégradables. En outre, l’agent fragmentant contient des métaux lourds et des lythiocarbonates ou molécules chimiques organiques plus ou moins toxiques. "Quoique moins cher que les produits compostables, il n’y a aucun intérêt à utiliser ce type de sachet," prévient l’environnementaliste.
Par contre, les sacs ou sachets biodégradables et compostables sont des sacs uniquement composés de provendes et de résidus de l’agriculture biologique sans OGM (organismes génétiquement modifiés), a savoir les fécules de maïs, gluten de blé ou amidon de pomme de terre. Du fait de l’utilisation cette matière première sans OGM, les bactéries chargées de la dégradation et du compostage du produit ne consomment aucun polluant. Le sol est ainsi amender avec un substrat riche.
En outre, H2O s’insurgent du fait que toute importation des sachets "oxD   biodégradables" est dorénavant conditionnée  par la certification de biodégradabilité délivrée par Symphony Environnemental, tout en envisageant le recyclage des sachets interdits. "Comment une entreprise privée peut elle rendre ses propres fabrications, de surcroît non respectueuses de l’environnement, devenir le standard d’un pays de droit?" s’interroge M. Auguste. Souhaitant vigilance, afin que ses "engagements pour les générations futures ne soient pas trahis par des problèmes d’exécution dans la chaîne de décision et pour que vive le Gabon Vert."
Solidaire des inquiétudes soulevées par H2O, ASF suggère la mise en place d’un comité des ONG locales "qui voudront bien rencontrer les autorités du ministère en charge de l’Environnement."

Pour aller plus loin :

Lettre ouverte à M. Ali Bongo Ondimba



jeudi 11 mars 2010

Gabon : L’association H2O Gabon précurseur dans la Protection de l’Environnement




Gabon : L’association H2O Gabon précurseur dans la Protection de l’Environnement

LIBREVILLE, 11 mars 2010 (Infosplusgabon) - L’association H₂O Gabon précurseur dans la Protection de l’Environnement, notamment dans la région de l’Ogooué Maritime, s’intéresse depuis plusieurs années aux problèmes de pollutions posées par les sacs plastiques issus des hydrocarbures.
H₂O Gabon s’est félicitée mardi à Port-Gentil à travers un communiqué de presse des mesures prises récemment par le gouvernement concernant l’interdiction de l’usage des sacs plastiques au Gabon.
« Cette décision qui était en gestation au sein de la municipalité de Port-Gentil a été finalement mise en branle par le Président de la République lors de son passage dans notre capitale économique, lors du Conseil des ministres du 5 mars dernier », rapporte le communiqué.
En effet, à compter de Juillet 2010, les sacs plastiques seront interdits et remplacés sur le sol gabonais par les sacs biodégradables et compostables.
Lors d’une audience accordée au bureau de H₂O Gabon chez le Maire de Port-Gentil en 2008, l’association avait présenté les résultats d’une enquête diligentée sur le risque de pollution sur le long terme que court l’accumulation des sacs plastiques dans la nature.
Des solutions avaient été esquissées pour remédier à ce type de pollution.
L’ Association H₂O Gabon constate et se réjouit que son idée a fait son chemin puisque reprise au plus au niveau de l’Etat.
Elle salue une fois de plus cette initiative qui vise à préserver l’environnement.
Les sacs plastiques sont reconnus pour leur degré de pollution du sol et des nappes phréatiques, mais ils occasionnent aussi une pollution visuelle et maritime.
Les membres de l’association H₂O Gabon œuvrent pour la maîtrise de la traçabilité des sacs biodégradables et compostables en relation avec les municipalités locales et souhaiteraient que soient soutenus leurs efforts par le biais d’une subvention annuelle, nécessaire pour le développement des programmes et des campagnes de sensibilisation à l’endroit des jeunes Gabonais. Le Gabon est ainsi l’un des premiers pays à prendre cette courageuse décision et devance ainsi certains pays industrialisés sur ce plan.
Il existe 4 types de sacs plastiques :
1. Les sacs plastiques issus de l’industrie pétrochimique, les plus polluants, dont la dégradabilité varie de 150 à 200 ans pour certains. Ce n’est qu’après ce laps de temps que l’on peut estimer que la pollution générée par ces derniers a disparu.
2. Les sacs plastiques biodégradables issus de l’industrie chimique. Ils sont tout aussi polluants que ceux présentés ci-dessus, mais possèdent une durée de dégradabilité plus courte. Ces sacs plastiques sont issus de l’industrie pétrochimique auxquels on ajoute un procédé chimique qui accélère la dégradation au contact du soleil et de l’humidité.
3. Les sacs biodégradables et compostables BIO. Ils sont issus de l’agro-industrie, composés de farine de maïs ou de pommes de terre sans O.G.M. Compostables parce qu’après dégradation par les bactéries et les vers de terre présents dans le sol, la terre ainsi amendée est comparable au meilleur terreau que l’on trouve à prix d’or dans les magasins de la place.
4. Malheureusement aussi les copies estampillées et certifiées comme de vrais sacs biodégradables et compostables, alors qu’ils n’ont rien de biodégradables et compostables, bien au contraire.
FIN/IPG/AAP/MLJ/2010
© Copyright Infosplusgabon
H₂OGabon : Association Environnementale à but non lucratif, B. P. 1991, Port-Gentil (GABON) Courriel : h2ogabon@yahoo.fr  Tél 00 241 06 26 25 66       00 241 07 53 77 70      

Pour aller plus loin :

Notre lettre ouverte à M. Ali Bongo Ondimba
"Nous voulons éradiquer le sac plastique dans ses formes les plus polluantes"
Droit de réponse à Monsieur Donald SODJI, directeur d'« Ecologic-Togo » ou « Candide au pays du plastique »